Kodomo no yume 2eme partie 13 mars 2006
Lundi matin le réveil a sonné à 06H00, j’avais froid.
Un court instant je me suis demandé où j’étais, j’avais froid.
Je suis resté un moment accoudé dans le lit à me poser une question :
« Qu’est ce que je fous là ? »
« Pour qui je me prends ? Pourquoi j’ai eu besoin de faire ce stage ici ?
C’est n’importe quoi ! Tout le monde va penser que c’est juste un prétexte pour voyager pendant le temps du boulot ! Ton stage, tu aurais pu le faire à coté de chez toi ! »
Je repris mes esprits, il fallait se lever. Je tremblais dans le couloir pendant que je me rasais, au loin j’entendais le moteur d’un bateau sur la sumida.
Devant l’hôtel, j’ai pris le temps de faire tomber du distributeur un café chaud en canette, un « Emerald Mountain ». Cela fait partie des trucs excellents à Tokyo, il y a des distributeurs partout et on peut se faire un café chaud en canette dans le matin glacé.
(On pourrait planifier sa vie sexuelle avec ces distributeurs : Celui de capote, le distributeur de clopes pour après et celui de café pour rester en forme le lendemain matin.)
J’ai gardé la canette quelques instant dans mes mains pour me réchauffer avant de la boire en compagnie du Tanuki qui gardait l’entrée du Khaosan.
Et hop ! Direction la Toei Asakusa line, j’avais déjà tracé mon itinéraire à Paris : à la station Asakusa, je prends la direction vers Kuramae, je passe cette station et je m’arrête à Asakusabashi et là je me réfère au plan que j’ai pris sur le site du lycée.
10 minutes plus tard, je suis arrivé à la station Asakusabashi mais rien ne ressemblait à mon plan…..
J’ai alors tourné un petit moment autour de la sortie, impossible de repérer le « café de Léo » indiqué sur ma carte……
Je suis de nouveau entré dans le métro et je me décidais enfin à demander de l’aide à l’employé de la station à son guichet, mon plan étant en français et lui ne lisant pas les romaji, je lui traduisais les noms sur ma carte.
A un moment il a levé la tête vers moi.
« Là vous êtes dans le métro. »
Je fis oui de la tête
« La gare sur votre plan, c’est la gare de la JR (équivalant des trains et des RER en France), les sorties indiquées sont celle de la gare ferroviaire de Asakusabashi, en sortant d’ici, il faut tourner à droite. »
Je le remerciais chaudement et je reparti à la recherche de mon lycée. En sortant du métro, mon instinct me poussait à tourner à gauche, je le sentait vraiment comme ça malgré les conseils de l’employé du métro, ça me semblait logique Je tournais alors la tête vers la droite et je vis en grand le pont suspendu au dessus de la route avec marqué en grand dessus : « Gare JR à 100 mètres » Je pris le temps de maudire 15 secondes mon sens déplorable de l’orientation et j’entrepris de tourner à droite.
Petit arrêt au conbini « AM PM » pour prendre un « Alumin 7 » (un energy drink complètement interdit en France car il contient de la taurine mais qui fout la pêche) et je me faufile jusqu’au lycée franco-japonais de Tokyo.
Moins déprimé qu’au réveil mais plus nerveux.
J’ai été accueilli chaleureusement par l’équipe du LFJT. Le proviseur adjoint m’a laissé travailler de façon autonome, j’ai eu de nombreux entretiens et j’ai assisté à pas mal de choses utiles pour mon travail.
Je ne parlerai pas ici du stage que j’ai effectué là-bas, si mon travail vous intéresse, je vous passerai une copie de mon rapport de stage, cela dit, il y a une ou deux anecdote marrante que je signalerai peut être.
Ce premier jour de stage j’ai surtout beaucoup tourné dans l’établissement pour observer et essayer de ressentir l’ambiance du lieu. J’avais la désagréable impression d’être dans un mauvais épisode de l’inspecteur colombo : le gars un peu gauche qui pose plein de question et qui met son nez partout……..mon imper et ma cravate n’arrangeaient rien…..
Ce jours là, j’ai été reçu par le proviseur du LFJT, encore une fois,un autre monde, quand je suis entré dans son bureau il venait d’apprendre qu’il serait à la table de carole Bouquet au festival du film français. Je cherchais des infos sur le fonctionnement des lycées français à l’étranger, en 1 heure d’entretien il m’avait plus appris que des semaines de recherches sur Google, j’ai eu juste à prendre des notes. Un esprit de synthèse impressionnant, avec ce que j’avais noté durant cet entretien, je pouvais me permettre de reprendre directement l’avion pour Paris j’avais déjà tout ce qu’y étais nécessaire pour mon rapport.
Le midi je déjeunais avec le proviseur adjoint, le CPE et la secrétaire (Qui me flinguait du regard depuis mon arrivé, je savais pourquoi et ça me faisait marrer intérieurement mais je reviendrai sur son cas plus tard). Manque de chance pour moi, c’était la semaine de la francophonie au self et on avait droit à un plat d’un pays francophone par jours……aujourd’hui ratatouille……j’étais content de m’être tapé 10000 bornes pour ça.
Bon, à 16H00, j’en avais assez vu pour ma première journée et je prenais congé de mes ôtes.
En sortant, j’ai composé le numéro de téléphone d’Arnaud sur le petit téléphone public vert qui faisait face au lycée.
Arnaud est un de mes contacts sur Internet, un français qui vivait depuis 6 ans au Japon.
Je me suis brièvement décrit et il me donna alors rendez vous à la station de Akihabara, à la sortie de Denkigai (Electric town).
J’achetais alors mon billet pour Akiba et j’arrivais à la mythique station par le JR.
Alors vint la quête pour la sortie Denkigai car le problème au Japon est aussi au niveau des affichages……..la direction de la sortie est indiquée sur le quai puis plus rien pendant un bon moment alors on erre……..à un moment on retrouve le panneau tant recherché et on se précipite sans avoir pris le temps de remarquer que la flèche à coté du nom fait un arc de cercle indiquant donc « logiquement » que la sortie est dans votre vos et qu’il faut donc prendre l’escalator descendant même si sur celui-ci rien n’indique que c’est votre chemin…..vous suivez ?
Enfin bon, j’arrivais enfin à Akihabara sortie Denkigai, la Mecque des passionnés d’hi tech jeux vidéos, hifi et autres goods glauques pour amateurs d’anime pervers.
Encore une fois je me laissais grisé par les écrans géants diffusant en continu des bandes annonces de dessin animés avec son flot de robot géant et de niaises à grosse paire de lunette.
J’attendais mon contact en laissant passer les bandes annonces quand passa devant moi un type en uniforme de lycéen avec une banane blond décoloré à la Dick Rivers sur la tête le tout surmonté d’oreilles de lapin en peluche rose et suivi d’une queue de chat blanche attaché au dos de son uniforme, je le suivais du regard jusqu’à une jeune fille habillée en maid (costume de soubrette en noir et blanc) distribuant des flyers pour un café venant d’ouvrir : « Bienvenue à Akihabara !».
C’est à ce moment là qu’Arnaud est arrivé, nous nous saluâmes et je lui fis part de ce que je venais de voir.
« Oui, je l’ai déjà vu, il traîne souvent dans le coin, mais il y en a plein d’autres dans le même genre à Akiba. »
Arnaud est un type très sympathique, il m’a montré toute les boutiques intéressantes du quartier, que ce soit les jeux vidéos d’occases que les magasins de fringues originaux qui propose de la cagoule de terroriste à l’uniforme de maid en passant par l’uniforme SM en cuir avec casquette et pyjama pour adulte en forme de gros lapin…….
Les magasins de jouets pour collectionneurs et les salles d’arcade.
ON A PETE UN HIGH SCORE A HOUSE OF THE DEAD 4
Sur ce coup là on a été bons, on a flingué du zombie comme des pros, y a des japonais qui nous regardaient jouer.
Un grand moment de gunfight !!!
Ensuite, il a réussi à faire planter un UFO catcher devant moi, je savais pas qu’on pouvait faire planter ce genre de machine. Il avançait juste la pince pour la placer au dessus de la peluche et là…..biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip la machine s’est bloquée. Un employé de la salle l’a ouverte pour dépanner…….encore un coup des gaijin……..mais là, franchement, on y était pour rien……
Il m’a emmené dîner dans un restaurant de curry.
Il faut savoir qu’à Tokyo,contrairement aux idées reçues, on peux se nourrir pour peu de frais tant qu’on mange local et qu’on ne s’attaque pas à certains produits de luxe (le melon à 2000 yens = 15€). On peux manger un plat qui tient au corps toute la soirée pour une fourchette de 600 à 900 yens soit entre 5 et 8 euros.
A l’entrée du restaurant de curry, il y a un distributeur avec les photos des plats j’ai choisi le curry super fort, j’ai introduis mes 700 yens et j’ai reçu en échange un petit ticket avec le nom du plat choisi. Nous nous sommes installés au comptoir et nous avons donné nos tickets au serveur. Système simple pour une fois.
J’ai expliqué à Arnaud que ce qui m’inquiétait, c’est le fait de comprendre ce qu’on me répondait en Japonais quand je posais une question mais que dès que l’on me parlait spontanément, j’entravais que dalle……
Il m’a rassuré, comme quoi c’était normal d’avoir une compréhension contextuelle au début car je m’attendais à ce qu’on allait me répondre…..ça m’a quand même rassuré.
Un garçon charmant mais je sentais qu’il n’étais pas bien non plus. Pour son travail, cela faisait 6 ans qu’il vivait au Japon, mais maintenant, il était de nouveau transféré en France et il devait partir le jeudi suivant notre rencontre, il avait pris sur son temps, en plein déménagement pour pouvoir me rencontrer.
J’ai passé une agréable soirée en sa compagnie mais son spleen m’a renvoyé au mien, il m’a laissé à la station JR de Akihabara après m’avoir indiqué la direction de la station de Tsubuya line qui menait à Asakusa.
Seul à Akiba, la déprime est remontée très vite, j’ai marché le long de la gare et j’ai entendu de la musique.
Un guitariste et un clavier, qui avaient l’air aussi gelés que moi, jouaient une chanson triste devant la gare de Akiba, je me suis assis sur un muret et j’ai écouté leur titre.
C’était un moment un peu magique : ce groupe devant cette gare dans cette ville à ce moment précis, je ne saurais pas dire comment mais j’avais l’impression que tout allait parfaitement ensemble.
http://www.geocities.co.jp/harp_officialweb/
A la fin du morceau, j’ai acheté l’album qui était dans le carton devant eux, on a un peu discuté, ils m’ont demandé d’où je venais, je leur ai dit que j’avais aimé leur musique , ce fut un bref échange mais très sympa.
Tout ça ne m’avait pas remonté le moral et je rentrais à mon hôtel (En me perdant encore une fois bien entendu car la sortie de la Tsubuya line est de l’autre coté du quartier de Asakusa sinon c’est trop facile, heureusement, j’ai demandé mon chemin dans un poste de police qui m’a indiqué la direction du poste de police le plus proche de mon hôtel, mais bon, après j’ai retrouvé mon chemin tout seul…..) .Le sommeil vint encore une fois tout seul……. « Lost in translation » c’est que des conneries !
3 Comments:
En même temps, un zombie c'est lent :D
Je me remet doucement à l'écriture:
"Change pas d'main, ça vient." (Victor hugo parlant de l'inspiration) :)
Président !? T'as croisé des zombies ?
Bon moi je veux savoir pourquoi la secrétaire te fusillait du regard ?
t'as refusé ses avances ?
Il y a des zombies partout où je vais, tu le sais bien.
Quant à la secrétaire, soit patient :)
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