Kodomo no yume 3eme Partie 14 Mars 2006
Mardi matin, j’étais bien. J’en avais fini avec le side effect du jet lag, j’allais enfin profiter pleinement de mon rêve de gamin.
Petit rasage dans le lavabo du couloir, coup de gel sur les cheveux pour les maintenir en arrière (Dale Cooper style forever), cravate et c’était parti pour une journée de salary-man à la japonaise.
Je me suis arrêté au distributeur pour tester le nouveau café en boite de chez Morinaga, le « Morning shot », un arrêt au conbini pour mon alumin 7 et j’étais prêt à affronter le métro de Tokyo aux heures de pointe.
Ah….le rush hour dans le métro Tokyoïte, d’un coup, on se sent beaucoup moins seul.
Les gens ne s’adressent pas la parole dans le métro, alors ils se poussent assez violement quand on est devant. La première fois que je me suis fait bousculé j’ai pensé « Qu’est ce que c’est que ce con ?! » mais quand j’ai compris que c’étais la coutume, j’y allais joyeusement de mon coup d’épaule pour me frayer un chemin sans oublier tout de même de murmurer un « sumimasen » poli et de circonstance.
A cette heure là, j’étais le seul non japonais dans le métro. Seul, en costard cravate au milieu de la foule de japonais……J’aimais être perdu comme ça, seul occidental au milieu des autres. Encore un petit plaisir d’adolescent attardé, un truc qui me revenait de mon enfance, mon envie de différence quel qu’en soit le prix.
Il faisait encore froid ce jour là mais le soleil était radieux. J’ai passé une seconde journée d’observation assez complète, j’ai beaucoup discuté avec les élèves, c’était sympa.
J’avais un grand bureau à ma disposition avec un pc et une connexion Internet….le pied.
Seul bémol, la cantine : Aujourd’hui Tartiflette !! Ok, dès demain, je mange à l’extérieur !
La journée est passée doucement. Le soir je devais assister à un conseil de classe au LFJT mais, fausse manip, le prof principal n’a pas été prévenu, c’est la première fois que je me faisais virer d’une boite avant même d’y travailler. Ok, ça me laissait ma soirée pour moi !
Et arriva donc ma première soirée seul dans Tokyo.
Alors ce soir je fais quoi ?
J’ai eu alors un vieux truc qui est remonté, un vieux fantasme d’adolescent : Je n’avais jamais été aussi près de Shinjuku, ce soir là j’avais « get wild » de TM Network dans la tête, j’étais Ryo Saeba, j’étais le City Hunter il fallait que j’aille au « MY CITY » en pèlerinage !
Direction la station JR, la Yamanote line direction Shinjuku !!!
Arrivé à la gare de shinjuku, il me revint à l’esprit une mise en garde :
« La gare de shinjuku, c’est un labyrinthe, c’est l’horreur pour retrouver son chemin, y’en a, ils n’en sont jamais ressortis !!! »
Tout ça c’est de la connerie ! C’est assez bien indiqué et j’ai trouvé la sortie assez rapidement.
Et là, je me suis laissé grisé. Des hauts buildings, des lumières partout, des écrans géants. Je me suis senti si petit d’un coup. Je me suis promené un long moment le nez en l’air. J’ai pris tout les safe ride (Des passerelles pour piétons qui passent au dessus des grandes artères de shinjuku) pour pouvoir contempler la ville de plus haut.
Je suis entré dans plusieurs magasins tel le « Big camera » ou « Sakuya ».
J’ai pris rapidement un jeu PSP pour marie Cécile et une bouteille d’energy drink Final fantasy XII en forme de flacon de potion au « Liberty » avant de disparaître du magasin de jeux vidéo : Ce soir là j’étais Ryo Saeba , pas Densha Otoko ! ( Densha otoko, c’est l’histoire d’un neuneu complètement NO LIFE fan de jeux vidéos et de dessin animé qui traîne souvent à Akihabara et qui décide d’arrêter d’être neuneu et de devenir normal après avoir rencontré une jeune fille……….. )
Donc, ce soir là, avec mon costume et ma cravate, je décidais donc d’éviter soigneusement le rayon jeu vidéo du « Sakuya » pour flâner au rayon des montres de luxe en compagnie d’autres salary men dans mon genre……..voila…….voila……..mais non j’ai pas de jeu PSP dans ma poche ni de goods FFXII de geek………….suis pas un nerd……rien à voir !
Je suis rentré dans la gigantesque poste de shinjuku ouverte très tard le soir. Une poste sur plusieurs étages dans un immeuble de verre. J’ai jamais compris où commençais la file d’attente, on verra plus tard pour les cartes postales.
A un moment, j’ai tourné dans une petite rue très étroite. Un endroit qui cassait complètement l’ambiance clinquante des grands immeubles et des boutiques de luxe. Pas un touriste, que des gens du coin. La rue avait l’air assez glauque. Y a des moment dans la vie où vous comprenez très vite que vous n’avez rien à foutre là………….j’ai fait quelques pas avant de faire demi tour.
Après avoir fait le tour, j’arrivais enfin sur la place du studio Alta, la place où kaori makimura
Distribue des tracts pour l’agence City Hunter !
Rhaaa ! Un écran géant de très bonne qualité diffuse des pubs et des clips, il ressemble vraiment à l’écran de la BD…….j’y suis en vrai !!! Sur la place, beaucoup de couples, normal, c’est le White Day ( Au japon, à la St Valentin, les filles offrent des chocolats aux garçons, et 1 mois plus tard, le 14 mars, le garçon offre un cadeau à la fille et/ou l’invite à sortir.).
Je suis resté assis un moment à regarder l’écran et j’ai balayé du regard la place…….retour à la réalité, Ryo Saeba a du plomb dans l’aile : C’est ça le « MY CITY » ?
C’est vrai, j’en avais entendu parler, c’est fini les années 80, le MY CITY allait être rebaptisé et les jolies lettres à sa surface (symbole du japon éclatant pendant la bulle économique) avaient laissé leurs places à une bâche inesthétique.
C’était plus les 80’s, j’avais plus 16 ans. Je ne rentrais plus dans mes fringues d’ado et la réalité ne rentrait plus dans mes rêves de gosse. J’étais peut être arrivé avec 14 ans de retard.
Heureusement, l’intérieur du MY CITY avait encore gardé ses inscriptions et son lettrage, j’y ai un peu traîné (Je n’ai pas essayé de retrouver les tableaux où les annonces XYZ de ryo saeba étaient inscrites, je savais qu’elles n’existent plus depuis bientôt 10 ans), des boutiques de luxe et des pianos bar en hauteur. Rien de palpitant, Un français de 30 ans venait aux funérailles du city hunter……….c’est pas grave, y’a toujours chez moi un gamin de 16 qui le gardais au chaud au fond de sa bibliothèque.
Retour à Asakusa, sans me perdre cette fois (Je l’avais déjà fait à Shinjuku, j’avais fait mon quota pour la journée), j’aimais de plus en plus ce quartier.
J’avais assez vu de touriste pour ce soir, j’avais envie d’un resto japonais pour les japonais où je serais le seul Gaijin qui traîne, j’avais encore envie de me perdre mais sur un autre plan.
Je suis passé par des petites rues et là je suis tombé sur un petit resto de Ramen bien isolé, le dernier endroit qu’un touriste irait chercher.
Je me suis installé au comptoir comme un vrai et j’ai commandé un Païco ramen.
Un jeune salary man très kakkoï (cool, classe, etc.…y a pas d’équivalent en France pour ce mot) tout droit sorti d’un Drama vint s’installer à coté de moi. Total ambiance….le bonheur !
10 minutes plus tard une guide japonaise suivi de son troupeau de 15 américains envahit le resto……….grosse chute d’ambiance…..pour moi…..eux ils avaient l’air contents…..
Une cliente s’est approchée de la patronne et lui a glissé en japonais : « Vous avez beaucoup d’étrangers ce soir. » A ce moment là, je me suis tourné vers elle et je lui ai fait un grand sourire en la saluant. Elle m’a répondu par un rire un peu gêné…….
La patronne : « Ah ? Vous parlez japonais ? »
Moi : « Un peu… » (Tu crois que j’ai commandé mon plat en faisant du morse connasse !)
Enfin bon, c’était pas grave, je suis sorti du resto bien rempli et c’était le principal, en rentrant je suis passé devant l’immeuble de la société Bandai, il est sympa et joliment décoré, j’ai pris des photos pour mon fils.
Je suis rentré vers minuit à mon hôtel, j’ai pris ma douche en essayant de faire le moins de bruit possible, déjà que le matin ça résonnait assez fort, j’avais peur de me faire jeter avant la fin de mon stage.
Je me suis couché mais impossible de fermer l’œil, le froid m’avait salement abîmé les mains alors je me suis relevé vers 01H00 du matin pour acheter de la nivea au conbini……..ça c’est vraiment un truc que je regrette, pouvoir s’acheter de la nivea au milieu de la nuit, c’est assez agréable.
4 Comments:
Premmmmmmmms!!!!
Président c'est un réel plaisir de te lire. Tu teinte ton récit d'un brin de nostalgie et c'est très sympa!!
En plus je suis content!! Moi je connais Densha Otoko, l'homme du train!!!
ah oui j'oubliais!! Et la secrétaire Bordel!!!!!???
Corrigé: le froid m'avais salement abimé les mains.....
Tu pensais à quoi?
merci pour vos commentaires fort sympathiques.
DD, patience pour la secrétaire.
Alalala....... Quel Suspense!!!
Enregistrer un commentaire
<< Home