vendredi, octobre 31, 2008

Dejà SAW V, Vivement le VI






Une petite discussion sur un forum à propos de SAW et de la cruauté gratuite prépondérente dans le cinéma de genre mais néanmoins grand public (sic) d'aujourd'hui.

avis d'un ami :

Le premier Saw a posé les bases du genre qu on peut appeler torture flick , genre repris par hostel d'ailleurs et entre autre. Ce n'est pas un mauvais film mais le mecanique scenaristique est bien trop parfaite pour être crédible.
Le 2ème est bien meilleur pour moi, j'ai vraiment bien accroché , il y a toujours le twist final , très à la mode depuis 6ème sens et pas toujours bien négocier. Mais dans ce 2ème volet ca passe.
Le 3 est une sombre bouse j'ai du dormir devant
Le 4 idem mais j'ai dormi encore plus tôt
Le 5 j'attends d'avoir du temps à perdre pour juger des degats
Le 6 se passera à Frankfort dns une usine de fabrication de knack
Le 7 se passera à Noel, le tueur piegera les bas de laine pendus au cheminées




Je partage cet avis:

un autre ami s'est alors posé cette question :

On apprécie de plus en plus les films très violents depuis quelques temps, ou c'est moi qui me fait des idées ? Non pas qu'il n'y en ait jamais eu (et même d'horribles), mais j'ai l'impression que le grand public en est davantage demandeur depuis une dizaine d'années qu'il y a trente ans.


voici alors ma réponse :


Le public a changé aussi.
Il a une culture télévisuelle différente de la notre.
Le gamin d'aujourd'hui voit et considère comme "vrai" sur son petit écran, une télé réalité, une junk TV qui nous montre des pétasses siliconnées avoir des relations sexuelles dans une piscine, un jackass starifié mangeant son caca dans un caddi dévalant une colline et des mecs participant joyeusement à une émission où leur compagne les trompe sous l'oeil de la caméra.
Le cinéma spectacle doit alors surenchérir pour dépasser ce qui est acquis par nos amis "Le jeune" comme étant la réalité.
Acquis voire même normalisé.

Alors, le ciné va plus loin encore et charcute en gros plan avec une précision chirurgicale. Il montre une douleur simulée à la perfection et le public, ayant soif d'inédit, se delecte du spectacle .... jusqu'à ce que Endemol ai le droit de torturer en direct un condamné à mort dans je ne sais quel dictature.
Alors, le cinéma devra aller encore plus loin.

ça me rappelle aussi un peu la surenchère du cinéma de genre Italien de la fin des 70's, début 80's. Les films de canibales où on massacrait sans prendre de gants tortues géantes et autres animaux exotiques sous l'oeil gourmand de la caméra. Le réalisateur de "canibal holocaust" aurait acheté un véritable cadavre pour la scène des piranhas. Surenchère sur surenchère la légende urbaine des snuff movies effreya la justice italienne et Ruggero Deodato dut prouver qu'il n'avait pas tué ses acteurs.



Au Japon dans les années 80, la série de film "guinea pig", offrait aux jeunes en mal de sensation des scènes de tortures si réaliste que l'acteur américain Charlie Sheen cru voir un snuff movie et contacta le FBI



En Allemagne, le film "nécromantik" choqua par son approche crade et crue de la nécrophilie.


En gros, ce genre de film, il y en a toujours eu.
La seule différence, c'est qu'il y a 20 ans, c'était diffusé en video cassette, c'était inconnu du grand public et ça s'adressait à un public d'amateur, de jeunes en mal de sensations. (On jouait les hommes au lycée avec nos cassettes copiées du dernier gore cradingue )
Aujourd'hui SAW V (vivement le VI ..... ok j'arrête avec ça ) s'affiche partout dans Paris.
Je m'amuse à imaginer ce phénomène dans les années 80 et je remplace mentalement SAW par "Nekromantik"