samedi, avril 22, 2006

Je hais les perroquets!!!

Depuis 2 semaines, je m'occupe d'un perroquet que l'on m'a confié.

La premiere semaine, cet animal était aggressif, malpoli, bruyant.....un vrai cauchemar.

La 2eme semaine, il est devenu plus calin, se laissant caresser, dansant et tendant la papatte à travers la cage.

Ce matin, je buvais mon café tranquillement à coté de la cage et comme d'hab, il a tendu la papatte pour me prendre le doigt.

Comme un blaireau (c'est très animalier comme post), j'ai tendu le petit doigt de la main droite.

Il a commencé à serrer plus fort que d'habitude.

Il a commencé à enfoncer les grigriffes dans le doidoigt.....

Puis il a pris le bout du petit doigt dans le bec et il a serrer.....fort!

Je me suis levé, je l'ai repoussé au niveau du ventre avec l'autre main, d'habitude ça marche mais là non.

J'ai alors ouvert son bec avec l'autre main.

Le doigt était en sang ça a fait hyper mal.

Je ne me suis pas senti bien du tout.....j'ai eu très froid, j'ai un peu tourné de l'oeil.

En fait, j'ai eu peur d'une perte de sensation dans le doigt.

Bilan provisoire : Une coupure profonde sur le coté du doigt et une profonde sur l'ongle.
Une superficielle sur l'ongle toujours et sur l'autre coté.


Bilan définitif : Je hais les perroquets!!!

jeudi, avril 20, 2006

Kodomo no yume 5eme partie 16 mars 2006


Bon, jeudi, ça n’allait pas si mal que ça.
Juste un peu de flemme, j’avais déjà plein de documentation pour mon rapport, j’avais gratté des notes comme un porc les 1ers jours, j’avais décidé de lever un peu le pied.

Debout les campeurs, c’est le jour de la marmotte, tel Bill Murray, je me faisais mon remake d’un jour sans fin à Tokyo…mais sans Sonny and Cher.

Donc :

Petit coup de potion magique et j’étais reparti pour une nouvelle journée.
Cela commençait par être la routine : le métro, les observations, les notes prises sur mon carnet, le lycée franco-japonais, la secrétaire qui me sourit quand je la croise, les intercours, etc.… je m’intégrais bien à ce nouvel univers.

Merde, y a un bug dans la matrice, je reprends :

Petit coup de potion magique et j’étais reparti pour une nouvelle journée.
Cela commençait par être la routine : le métro, les observations, les notes prises sur mon carnet, le lycée franco-japonais, la secrétaire qui me sourit quand je la croise…..Là ! Vous avez remarqué, y a un truc qui a changé.

Il fallait que je vérifie ça, ça tombait bien il fallait que je prenne rendez vous avec le directeur du primaire le lendemain.

Je suis entré dans le bureau, j’y ai été bien accueilli. J’ai pris mon rendez vous, je l’ai eu avec le sourire.

Pas de doute, j’étais sorti de la quarantaine. Il aura fallu quand même 3 jours.

Explications :

La première fois que je l’ai vue le lundi matin, elle m’a balancé un regard hyper froid et elle a été plutôt désagréable chaque fois que j’ai eu à m’adresser à elle pour prendre rendez vous.

Etant plutôt réceptif à ce genre de comportement, j’ai compris la façon dont elle m’avait perçue et, loin de me vexer, ça me faisais bien marrer.

Mais bon, au bout de 3 jours, elle avait enfin compris que je n’en avais absolument rien à foutre de sa gueule et elle était subitement devenue plus aimable.

Situation de fin de quarantaine qui me faisait toujours bien marrer mais qui ne changeait pas grand-chose pour moi.

Ce jours là, j’ai réussi à décrocher mon rendez vous avec le primaire, j’allais essayer de choper la responsable en communication pour un entretien et j’avais la possibilité d’assister à un conseil de classe le soir.



J’ai un peu traîné dans la matinée et j’avais décidé de déjeuner à l’extérieur, ça m’éviterait
Le steak frite bien dépaysant au self…

Il y avait pas mal de vent et des nuages ce jour là mais le temps est assez changeant à Tokyo et ça ne voulait pas dire grand-chose.
Dans la matinée, une surveillante me fait :

- « Il va pleuvoir aujourd’hui »
- « Rahbon ? » (Nono style)
- « Les japonais c’est comme les grenouilles, quand ils ont un parapluie sous le bras, c’est sûr, il va pleuvoir. »

Enfin bon, le midi, je suis parti au conbini pour acheter un Onigiri au saumon et un café chaud en canette. Malgré le vent, il faisait quand même un temps pas trop moche et plus chaud que les jours précédents.
Je suis allé dans le parc public en face du lycée, je me suis assis sous un prunier en fleur… total ambiance…
J’ai sorti mon onigiri et là, grosse bourrasque : Je me suis pris 3 tonnes de sable et de poussière dans le dos…ok…

Un prof est passé à ce moment là pour accéder au lycée, il m’a regardé en se marrant :

- « C’est dommage, vous étiez bien là sous le prunier en fleur. »
- « … »

Je suis rentré pour prendre mon déjeuner dans le hall…


L’après midi, j’ai plutôt passé mon temps sur Internet, j’ai pris pleins de photos de mon bureau, de ce que je voyais par la fenêtre, j’ai loupé la responsable en comm’…..des trucs passionnants quoi…


J’ai donc assisté à un conseil de classe ce soir là jusqu’à 18H mais au moment de partir, un mur de pluie bloquait la sortie.

Un prof me fit :
- « Si t’attends que ça s’arrête, tu peux passer la nuit ici. »

Je n’avais pas de parapluie et on me proposa dans prendre un dans le hall mais bon j’ai pas osé, ce n’était pas encore dans mes habitudes.

Au japon, on peut acheter des parapluies pas chers à tous les coins de rue. Généralement, quand la pluie s’arrête, on laisse le parapluie sur le présentoir à l’entrée. Il n’est pas rare de poser son parapluie à l’entrée et qu’une autre personne le prenne en sortant.
Un prof me confia ne jamais avoir acheté de parapluie depuis son arrivée au Japon mais en virer une dizaine chaque année quand il fait du tri dans son appart…

Je me suis donc arrêté au AM/PM pour acheter un charmant parapluie en plastique translucide (comme les impers d’enfants de notre jeunesse) à 250 yens. Le vendeur du conbini enleva le plastique et me le donna prêt à l’emploi.

De la pluie, du vent, en France on appelle ça une tempête, au Japon, c’est juste un petit typhon.
Soirée foutue pour soirée foutue je suis rentré à Asakusa pour me laver et me changer. J’y ai croisé au lobby, les autres touristes que je ne croisais guère d’habitude, nous nous saluâmes poliment. J’ai entendu en montant l’escalier « secret agent »... C’était peut être parce qu’ils ne me voyaient jamais ou à cause de mon costard cravate… J’avais du mal avec eux. Un groupe d’américains pas méchant mais toujours en train de se moquer de la culture japonaise contemporaine : les chanteurs, les bandes annonces de film, les présentateurs de film. Tout ce qui ne rentrait pas dans le cliché touristique japonais était sujet à moqueries…au début, je souriais poliment, ensuite, ça m’a vite saoulé et j’ai évité le groupe.



Donc, j’ai pris ma douche, je me suis changé et je suis parti avec mon petit appareil photo.
En fait, quand j’ai visité les différents quartiers avec kyoko, déjà que je faisais bouseux, je ne voulais pas en plus faire le touriste alors, temps pourri pour temps pourri, je suis parti faire un safari photo.

J’ai donc recommencé mon périple sous la pluie et le vent (encore supportable) avec mon appareil photo et mon petit parapluie en plastique par le Kaminarimon. (Le temple du Dieu du tonnerre) avec les rues marchandes qui vont de la porte au temple et les décorations pour la fête des cerisiers en fleur (le Hanami) qui devait commencer la semaine suivante.

Je me suis arrêté pour acheter dans un des rares commerces encore ouverts pour acheter une kokeshi (poupée traditionnelle en bois) pour ma tante.

Je me suis arrêté à coté de l’encens pour en brasser vers moi, cela attire la richesse. Je suis enfin passé au temple faire un vœu.

Je suis ensuite reparti gaiement prendre ma ligne de métro préféré la toei ginza line.



Direction le quartier de ginza à la sortie mitsukoshi, il pleuvait de plus en plus fort, j’avais de plus en plus de mal à prendre les photos avec mon parapluie.

Reprise du métro, direction Roppongi cette fois. Une rame très classe, très futuriste avec des pubs en vidéo au dessus des portes.
A la sortie du métro, un écran géant diffusait la bande annonce du drama « Ai to shi wo mitsumete » (Face à l’amour et à la mort) : elle a pas fini de chialer ce week end la ménagère…

Et là, un putain de vent s’est levé, la tempête en France, c’est un truc de tarlouze.
J’ai fait un max de photo en un minimum de temps, au moment où mon parapluie s’est plié dans ma main, j’ai compris que je devais peut être y aller.

Je suis rentré dans le métro de Roppongi trempé jusqu’aux os mais avec une pêche terrible.
Je suis incapable de dire pourquoi mais me prendre autant de vent et de flotte sur la gueule m’avait transmis une sorte d’euphorie.

Je me suis arrêté de nouveau à un conbini pour reprendre un parapluie, plus solide cette fois, un en métal à 450 yens et je me mis en tête de trouver un endroit sympa pour passer la soirée à Asakusa.

Je me suis mis donc en tête de trouver le bar du proprio du Khaosan : le bar twenty three.
J’ai beaucoup marché, mon plan à la main. J’ai marché jusqu’à ce que ce plan tombe en lambeaux dans les petites rues d’Asakusa. De plus en plus de vent, de plus en plus de pluie. J’ai croisé une fille en habits traditionnels qui sortait en courant de l’immeuble de Asahi pour gagner une voiture très classe avec chauffeur sans trop abîmer sa coiffure.
Et moi je marchais comme un con en luttant pour ne pas flinguer mon second parapluie.



Je ne sais combien de temps j’ai marché mais au bout de quelques tours, j’ai battu en retraite jusqu’à un resto de poisson au bord de la Sumida.

Je me suis assis trempé au comptoir. J’ai commandé au hasard un chankolapé (connaissais pas) et une bouteille de nihon saké. La serveuse m’a demandé chaud ou froid le saké…..après toute la flotte, j’ai pris du saké chaud.

Elle m’a apporté une petite bouteille style traditionnel avec le dé à coudre qui sert de verre.
Ça s’avalait tout seul, c’était doux, chaud et fort juste comme il faut.

Quand elle a posé le réchaud devant moi, je me suis sérieusement demandé ce qu’était un chankolapé et surtout, même si ça ne coûtait que 850 yens : Pour combien de personne c’était….j ‘ai repris un verre de saké…

Bon, j’ai eu peur pour rien, même si c’est un réchaud, c’était bien pour une seule personne.
En fait, le chankolapé c’est un bouillon avec des morceaux de poisson cru, un morceau de poulet cru, du tofu et des légumes. Le but du jeu est de faire cuire soi-même le tout sur son réchaud. Quelques verres de saké plus tard, le bouillon commençait à bien remuer mais ce n’était pas encore cuit alors j’ai essayé de baisser le feu pour laisser le tout mijoter pendant que je continuais le saké……j’ai baissé le feu ……encore un peu…TAC !

Merde, c’est éteint !

Bon, je tourne, je rallume mais le feu est trop fort et ça commence à trop bouillir…….j’essaye de baisser …..TAC !.....de nouveau éteint.

Après 2 ou 3 tentatives, la serveuse a eu pitié de moi et est venue s’occuper du réchaud.

- « Faut mettre le gaz moins fort. » Et elle baissa alors le feu, délicatement, sans problème.

Ok, j’ai repris du saké.

C’est pas mal le chankolapé, le bouillon est bon et le poisson était super frais….ça à du bon d’être sur une île.

A la fin du plat, je me suis levé….bon, j’étais debout c’étais pas mal, le monde tanguait dangereusement sous mes pieds. Je me suis avancé vers la caisse et alors là, ….mon Dieu…..J’ai regardé la pluie par la porte vitrée et j’ai balancé à la fille de la caisse en tendant mon billet de 10 000 yens :

- « Ame no yoru ga kirai. » (je n’aime pas les nuits pluvieuses)

Où avais je trouvé cette réplique de mauvais drama ? Même Hiroshi Abe n’en aurait pas voulu dans le script de « Trick ».

Elle a souri poliment…..

M’apercevant du ridicule de la chose, j’ai souris et j’ai balancé que j’avais trop bu.

Elle a de nouveau souri et m’a répondu :

- « Mais non, vous n’avez bu qu’une bouteille. »

Prends moi pour un con (encore, ça devenait une habitude…)

Je me suis doucement marré et j’ai tenté un retour en ligne droite jusqu’au Khaosan.

Je suis incapable de dire si je me suis endormi facilement ou non.

dimanche, avril 16, 2006

Kodomo no yume 4eme partie 15 mars 2006

Mercredi matin je me suis réveillé avec les mains dans une paire de chaussettes comme un nouveau-né. Je ne voulais pas que la crème nivea salisse les draps de la pension.
Je me suis préparé en faisant attention à ne pas faire de bruit mais essayez de vous habiller dans un placard sans taper dans les murs avec un coude ou un genou et vous comprendrez quel était mon problème. Entre mes 2 réveils (il faut bien ça) et ça, j’avais l’impression de réveiller tout le Khaosan avant de partir au boulot………où que tu sois dans le monde, il y aura toujours un français pour te faire chier……là, c’était moi…


Un petit coup de potion magique et j’étais reparti pour une nouvelle journée.
Cela commençait par être la routine : le métro, les observations, les notes prises sur mon carnet, le lycée franco-japonais, la secrétaire qui me fusille du regard quand je la croise, les intercours, etc.… je m’intégrais bien à ce nouvel univers.
Au niveau des surveillants là-bas, tout le monde était sympa. Le problème c’est que personne ne s’étonnait de la ponctualité de tout le monde alors que c’était impensable en France. Le seul qui pu me fournir une explication autre que « Bah, c’est le japon », c’est un jeune surveillant en working holidays (Visa de 1 an renouvelable qui permet de travailler au Japon) qui bossait là depuis 3 mois. Il m’a expliqué que les occidentaux s’adaptaient à la culture du pays, c'est-à-dire qu’au Japon, on va à un rendez vous 5 minutes à l’avance, la ponctualité est une notion importante.

C’est vrai que les occidentaux s’adaptent vite là-bas. Ils ne jettent pas leurs papiers ailleurs que dans les poubelles et ils ne fument qu’aux smoking point. Les rues de Tokyo sont clean, le métro est clean et de toute évidence ce n’est pas une question d’ethnie puisque les occidentaux présents prennent le pli. Des fois je me dis que ça tiens vraiment à rien, que la vie pourrait être plus agréable à Paris, enfin c’est certainement pas moi qui vais faire changer les choses. Je me suis aperçu par des petits détails que les priorités étaient placés à des niveaux différents par rapport à ici, surtout quand j’ai vu 2 gamines dans les rues d’Asakusa déplacer un plot de chantier parce que ça pliait une fleur…….ça vient peut être du Shinto qui prône le respect de la vie sous toute ses formes ou tout simplement une délicatesse dans la façon de vivre qui ne viendrait même pas à l’esprit de nos lolipouffes girlpowerisées qui rotent leurs vodka-Redbull devant M6.


L’après midi, j’avais rendez vous sur le site de Fujimi, l’école primaire du LFJT dans le quartier de Iidabashi pour voir l’intendant. Je me suis perdu, une fois de plus mais là j’avais un point de repère : « La boulangerie FARINE », c’est le point central du quartier, que dis je c’est le point central de Tokyo quand on arrive à la boulangerie Farine, tout droit, c’est la poste, à droite, c’est le site de Fujimi. Si cette boulangerie ferme ou change d’enseigne, je pourrais errer à jamais dans ce quartier sans jamais retrouver mon chemin.


Ce midi là, après avoir trouvé l’école (j’étais arrivé une heure avant mon rendez vous, on ne sait jamais avec cette ville fourbe qui a des petites rues partout, surtout que les adresses sont par bloc et non par rue. Y a bien 2 ou 3 noms de rues qui sont là pour occuper les gaijins et faire marrer les autochtones mais ça aide pas quand on cherche un lieu, j’ai flâné dans le quartier, je suis passé devant les différentes écoles (l’université dentaire et autres) et, n’ayant pas très faim, je me suis installé dans un petit café sympa où j’ai savouré leur blend coffee à un comptoir tout en bois sur un fond de musique anglaise. Le tout très sobre, très classe, c’était pas le Cat’s eye mais c’était sympa. Un peu déçu car la mode n’était plus aux cafetières Cona (2 sphères de verre) comme dans les années 80 mais à l’eau versée de la bouilloire sur le filtre, le café est bon, mais nous éloigne encore plus du Cat’s eye.



Ensuite, je suis allé sur le site de Fujimi pour mon rendez vous. Bien qu’étant en formation, j’ai eu un entretien d’environ 01H30 avec l’intendant qui m’a expliqué ses problèmes depuis que le LFJT avais acquis le statut d’école privé japonaise le 1er janvier dernier tout en restant une école publique du point de vue français……..good luck Jim !



Sortant du primaire, je me suis arrêté dans une petite boutique associée à une fabrique de Washi (papier japonais). Cette boutique fournit toutes les écoles des alentours en papier à lettre et autres. Je voulais acheter des cartes postales et peut être des petits présents en washi pas chers pour collègues femelles susceptibles de s’extasier devant un morceau de papier précieux coloré.

Je sais bien que je ne faisais pas très local, mais la japonaise (petite, la vingtaine et aux grandes lunettes) qui m’a accueilli a fait la même tête au départ que si j’étais un ours évadé du zoo de Ueno. Ensuite, elle s’est excusée 15 fois parce qu’il y avait un carton au milieu de la boutique et y est allée de toute ses forces pour le déplacer alors que j’essayais de lui expliquer que ce n’était pas grave et que je pouvais passer de l’autre coté.
En même temps, l’arrière boutique servait d’entrepôt et elle avait l’air d’être assez bordélique.
J’ai pris mes cartes postales et j’ai eu le malheur de poser des questions sur des petits carrés de papier colorés emballés dans du plastique. Elle me dit que se sont des fukuro (pochettes), j’ai bien compris le terme mais je ne vois pas le rapport avec les petits carrés de papier. Elle s’est mise en tête de me le traduire :

Elle : -comment vous expliquer ça ? En anglais ou en français ?
Moi : -Ah bah en français !
Elle : -Ah ! En français….euh….je sais pas…….

Véridique, et le tout avec un grand sourire.


En fait, il s’agissait seulement d’une petite enveloppe de papier carrée destinée à contenir une pièce de monnaie à offrir aux enfants.

Pour le second sujet de ma curiosité j’ai compris tout de suite de quoi il s’agissait et elle a lancé un « yatta ! » (C’est réussi ! ou « youpi ! ») Avec un grand sourire et en levant le bras. En Asie, on appelle ça le style « kawaï » (mignon) mais avec mon sale état d’esprit de français désagréable ça donne : « Tiens, encore une niaise… ».

Cette confrontation culturelle passée j’étais prêt à passer au shopping : Strike back in Akihabara.

Je savais où j’allais (je me souvenais des conseils d’Arnaud) et ce que je cherchais.
Je suis rentré chez TRADERS et je me suis jeté sur 1 Neogeo, 2 pads arcade, une carte mémoire, Art of fighting et en bonus shining force CD sur mega cd……..rhaa ça m’a fait un bien fou.
Le vendeur m’a quand même fait remarqué que le shining force cd ne marcherait pas sur la
Neogeo ………prends moi pour un con…….Bah oui, lui fis-je c’est pour le mega cd de la megadrive….Alors il m’a fait un sourire et est allé chercher un jeu mega cd dans le bac à junk (jeux ayant une petite rayure sur la boite vendu une misère au japon, revendu 10 fois plus cher en boutique spécialisée en France) pour m’en faire cadeau (une simulation de course de chevaux…..mais le geste était sympa). Cadeau pour se faire pardonner de m’avoir pris pour un con ou parce que j’avais vidé la vitrine de la console magique au lieu d’avoir bovinement acheté une PS2, je ne sais pas mais je suis sorti sous les chaleureuses salutations des vendeurs.

J’ai erré dans les boutiques de Akiba, une system card pc engine par ci, un ac adapter dragon quest par là, des jeux d’enquête famicom mini pour finir. Au super potato, le temple du rétro gaming avec ses musiques midi 8 bit et ses affiches de miho nakayama (l’idole de mes 16 ans) dans tokimeki high school sur disc system, un pad famicom et super mario d’origine dans les mains et le virtual boy sur les yeux…….j’étais au paradis.

Gros geek va ! Je pouvais jouer aux salary-man kakkoï, l’air de pas y toucher, mais j’arrivais même pas à résister à l’envie d’essayer comme un nerd les jeux megadrive qui me faisaient rêver dans les pages des magasines japonais que je lisais à Junku dans le Paris de mes 16 ans.
Le retour de densha otoko……non je suis pas un geek ! Quand Kyoko m’avait proposé le dimanche soir de m’accompagner pour faire mon shopping, je lui avais dit que c’étais peut-être pas une bonne idée…..c’est en fait que j’assumais pas devant les gens que je connaissais mon coté nerd. C’est aussi pour la même raison que le lundi soir je n’avais pas fait de shopping avec Arnaud et que je regardais tout avec un air faussement détaché. Dr Jekyll honteux, je ne laissais sortir Mr Hyde uniquement dans l’anonymat de la foule d’Akiba.

Ok, aujourd’hui je suis un nerd, j’assume mais j’ai quand même des limites. Le problème à Akiba c’est que les magasins proposent souvent de tout et d’un étage à l’autre on passe des jeux vidéo à autre chose. Je me suis retrouvé au rayon des cassettes porno avec plein de salary-men avec leurs petits panier comme à franprix sauf qu’à la place du beurre il y a des cassettes avec en couverture une jeune asiatique qui se compresse les seins avec la légende « je suis dans l’huile et j’aime ça ! ». J’ai tourné les talons en remarquant quand même que les gérants du magasin avaient eu le sadisme de placer à la caisse une jeune fille qui n’en demandait pas tant.
Vint ensuite le rayon des figurines, des maquettes et des model-kit en résine. J’y ai vu à la caisse du même magasin, 2 vendeurs, un garçon et une fille qui emballaient pour un client une figurine de fille aux oreilles de lapin, à poil, le cul en l’air. Et pendant que le client finissait ses achats elle glissa à son collègue : « C’est quand même un peu bizarre…. »

Malgré les différents magasins visités, impossible de trouver une console DS lite à moins de 30 000 yens, soit le double du prix normal…..fichu rupture de stock….

En résumé, Akihabara, c’est excellent la plupart du temps, mais à certains moments, c’est glauque…

En sortant du super potato, qui vois je arriver au loin et la clope au bec (alors que c’est interdit de fumer dans les rues d’akiba), le jeune surveillant en working holidays. J’avais 1 chance sur 1 million de tomber dur lui dans Tokyo et 1 sur 10 000 de le rencontrer à akiba.
On a trouvé ça marrant, on a un peu discuté, il voulait que je vienne avec lui. J’ai refusé en prétextant que je n’avais pas le temps. En fait, c’est peut être un tort, mais j’ai du mal à voir les collègues de bureau en dehors, je suis toujours embarrassé par ça. Ce ne sont pas des amis, juste des relations de travail, j’aurais peut être passé une bonne soirée avec lui mais ça ne me disait vraiment rien.

J’ai donc continué mon chemin en achetant par ci par là des jouets kamen rider pour mon fils.
J’ai marché comme ça jusqu’à Ueno où j’ai pris le métro à 19H en dissimulant un peu mes sacs aux couleurs des magasins de jeux vidéo et de jouets…….quand je vous disais que j’assumais pas….


Je suis arrivé à mon hôtel en me demandant où j’allais dîner ce soir là.
Arrivé à ma porte j’y trouvais un petit morceau de papier blanc scotché…..je me suis dit : ça y est, je suis trop bruyant le matin, les gens se sont plaint…..quelle merde.

En fait non, en le dépliant, je me suis aperçu que c’était tout simplement Kyoko qui avait envoyé un mail à mon hôtel pour me prévenir qu’elle était libre le mercredi soir et que si je voulais, on pouvait se voir.
C’était sympa mais il était déjà 19H30 et elle avait peut être déjà planifié autre chose avec des amis en voyant que je ne répondais pas. Je suis allé jusqu’à la cabine téléphonique et elle me donna rendez vous sur la plateforme de la Toei Asakusa line à 20H30.


A l’heure dite, elle m’a demandé si j’avais faim….pas trop en fait. Elle m’a donc proposé d’aller à Roppongi. Nouveau quartier des affaires et accessoirement un des quartiers hype des nuits Tokyoïtes.
Nous sommes d’abord allé à Roppongi Hills et sa colline de buildings d’affaires, ses entrées de métro hi-tech avec écran géant (encore) et la tour de Tokyo illuminée au loin.

Elle m’a ensuite emmenée sur la Roppongi main street à la recherche d’un piano bar qu’elle aimait bien.
Elle m’a demandé comment j’avais trouvé Akihabara…..je lui ai fait part de mes réactions mitigée du fait que de se retrouver dans des magasins glauques avec des vidéos et des figurines assez creepy quand on tournait au mauvais endroit me gênait un peu.
Elle m’a alors demandé si je connaissait « Densha Otoko » (ok, j’étais grillé !).
Je lui ai dit que j’avais vu la série et le film et que j’avais le bouquin à la maison. Elle ne connaissait que de nom car l’histoire était assez populaire au Japon l’été dernier.
Je lui ai alors expliqué que, comme beaucoup de fans de culture japonaise dans les années 90, j’étais (mais elle le savais, je lui avait écrit sur le sujet à l’époque et elle aimait bien city hunter au lycée) au lycée fan d’animé et de musique japonaise et que la grande trouille c’était de ressembler à un geek sans vie réelle comme Densha. Ça la fait marrer.
Elle n’a pas trop le temps de regarder la TV mais on a discuté des vieux dramas (séries TV japonaises) que je connaissais comme « Tokyo love story » qu’elle avait vu au lycée et que j’avais regardé de mon coté car j’adorais le générique de début (« Love story wa totsuzen ni » par Oda Kazumasa). Une série télé hyper niaise avec des trentenaires à la vie sentimentale de lycéens, un grand moment de guimauve qui fait bien marrer 15 ans après.
C’est marrant parce que d’habitude je faisais ma feignasse avec Kyoko et je lui parlais en anglais mais là j’avais l’effort d’entamer la conversation sur les dramas en japonais. Elle m’y encourageait, elle est aussi prof particulier pour 2 business men à coté de son boulot chez Symantec.


La conversation s'est terminée dans un ascenseur partant pour le 8eme étage d’une tour, et là, le piano bar avait changé de proprio et était devenu un bar latino…….changement de programme, 8 étages dans l’autre sens.
Nous avons ensuite fait quelques détours, moi ne connaissant pas Tokyo et elle n’ayant pas le sens de l’orientation, on a un peu marché.
A la fin, elle a retrouvé le chemin d’un bar plus calme, un peu éloigné du main street.
Elle me fit remarqué en japonais qu’il y avait beaucoup de jeunes dans la main street et que nous allions dans un endroit fréquenté par des gens plus proche de notre âge. Ce à quoi je lui fit remarquer que nous étions encore jeunes……non mais……j’ai déjà du mal à assumer mes 30 ans, si en plus, même au japon, on me fait remarquer que je suis vieux …


Arrivés au bar, le portier était un Eurasien type mannequin chevelu fashion victime. Tout le monde dans le bar était jeune, beau et bien sapé. Pas super à l’aise, j’ai du faire une tête bizarre en entrant car ils m’ont regardé d’un drôle d’air.
Peut être parce que j’étais gaijin ? Parce que j’accompagnais Kyoko, qu’ils voyaient le plus souvent venir avec ses amis ? Parce que j’avais l’air d’un bouseux ?
La serveuse a échangé quelques mots amicaux avec kyoko, c’était vraiment une habituée
Enfin, bon, nous nous sommes installés dans un coin et j’ai commandé une margharita.
Cela me permit encore une fois de relater ma murge du siècle dans un café cubain en compagnie d’un ami……..salaud de cubains !
J’asseyais ainsi ma réputation de poivrot à un niveau international.
J’ai beaucoup parlé en mal de la France ce soir là, des rues salles, des gens qui jetaient leurs détritus n’importe où et de l’agressivité naturelle du parisien…….je n’ai pas été un très bon ambassadeur ce soir là mais je me suis rattrapé plus tard en relativisant mes propos. , j’avais rien avalé de solide de la journée et donc les cocktails faiblement alcoolisés du japon m’ont tout de même tourné la tête.

Vers la fin de soirée, après quelques verres, elle me donna rendez vous pour le samedi soir, à 20H30 sur la place de Hachiko, devant la statue du chien à la gare de shibuya. Machinalement, j’ai dit en français : « Devant le chien », elle l’a répété, ça lui a bien plu comme phrase en français, surtout « chien »…..oui, elle avait bu aussi.
Elle a un peu plus parlé de sa vie mais elle m’a surtout dit ce soir là qu’elle travaillait beaucoup, ça m’a rappelé une de ses anciennes lettres où elle me disait qu’elle ne passerait pas sa vie en heure sup’ comme le faisaient les anciens de sa boite…….j’ai eu l’impression qu’elle s’était fait rattrapée par le système.
On a quand même pas mal discuté, surtout de nos années de lycée où nous avions commencé à correspondre. J’avais l’impression de retrouver une ancienne camarade de classe, ce fut très sympa comme soirée.
Ce soir là j’ai réussi une manip pour payer l’addition avant qu’elle me refasse le coup de la dernière fois, nous étions donc à égalité.
En partant le personnel du bar ainsi que le portier m’ont sourit et souhaité une bonne soirée, je devais certainement faire une tête de tueur en arrivant.
Dans l’escalator du métro, elle fit une découverte :
Elle : « Oh, t’es grand »
Moi : «oui, désolé »
Nous avons donc devisé gaiement sur nos tailles respectives avant d’arrêter nos considérations éthyliques à la station de la ginza line où nous nous sommes séparé.


Je ne sais plus à quelle heure je suis revenu au Khaosan mais je sais que je n’ai pas eu de mal à trouver le sommeil, je savais déjà qu’il me faudrait plus d’un café le lendemain pour tenir le coup.

mercredi, avril 12, 2006

Kodomo no yume 3eme Partie 14 Mars 2006




Mardi matin, j’étais bien. J’en avais fini avec le side effect du jet lag, j’allais enfin profiter pleinement de mon rêve de gamin.
Petit rasage dans le lavabo du couloir, coup de gel sur les cheveux pour les maintenir en arrière (Dale Cooper style forever), cravate et c’était parti pour une journée de salary-man à la japonaise.
Je me suis arrêté au distributeur pour tester le nouveau café en boite de chez Morinaga, le « Morning shot », un arrêt au conbini pour mon alumin 7 et j’étais prêt à affronter le métro de Tokyo aux heures de pointe.
Ah….le rush hour dans le métro Tokyoïte, d’un coup, on se sent beaucoup moins seul.
Les gens ne s’adressent pas la parole dans le métro, alors ils se poussent assez violement quand on est devant. La première fois que je me suis fait bousculé j’ai pensé « Qu’est ce que c’est que ce con ?! » mais quand j’ai compris que c’étais la coutume, j’y allais joyeusement de mon coup d’épaule pour me frayer un chemin sans oublier tout de même de murmurer un « sumimasen » poli et de circonstance.

A cette heure là, j’étais le seul non japonais dans le métro. Seul, en costard cravate au milieu de la foule de japonais……J’aimais être perdu comme ça, seul occidental au milieu des autres. Encore un petit plaisir d’adolescent attardé, un truc qui me revenait de mon enfance, mon envie de différence quel qu’en soit le prix.

Il faisait encore froid ce jour là mais le soleil était radieux. J’ai passé une seconde journée d’observation assez complète, j’ai beaucoup discuté avec les élèves, c’était sympa.
J’avais un grand bureau à ma disposition avec un pc et une connexion Internet….le pied.
Seul bémol, la cantine : Aujourd’hui Tartiflette !! Ok, dès demain, je mange à l’extérieur !
La journée est passée doucement. Le soir je devais assister à un conseil de classe au LFJT mais, fausse manip, le prof principal n’a pas été prévenu, c’est la première fois que je me faisais virer d’une boite avant même d’y travailler. Ok, ça me laissait ma soirée pour moi !

Et arriva donc ma première soirée seul dans Tokyo.
Alors ce soir je fais quoi ?

J’ai eu alors un vieux truc qui est remonté, un vieux fantasme d’adolescent : Je n’avais jamais été aussi près de Shinjuku, ce soir là j’avais « get wild » de TM Network dans la tête, j’étais Ryo Saeba, j’étais le City Hunter il fallait que j’aille au « MY CITY » en pèlerinage !
Direction la station JR, la Yamanote line direction Shinjuku !!!



Arrivé à la gare de shinjuku, il me revint à l’esprit une mise en garde :
« La gare de shinjuku, c’est un labyrinthe, c’est l’horreur pour retrouver son chemin, y’en a, ils n’en sont jamais ressortis !!! »

Tout ça c’est de la connerie ! C’est assez bien indiqué et j’ai trouvé la sortie assez rapidement.

Et là, je me suis laissé grisé. Des hauts buildings, des lumières partout, des écrans géants. Je me suis senti si petit d’un coup. Je me suis promené un long moment le nez en l’air. J’ai pris tout les safe ride (Des passerelles pour piétons qui passent au dessus des grandes artères de shinjuku) pour pouvoir contempler la ville de plus haut.

Je suis entré dans plusieurs magasins tel le « Big camera » ou « Sakuya ».
J’ai pris rapidement un jeu PSP pour marie Cécile et une bouteille d’energy drink Final fantasy XII en forme de flacon de potion au « Liberty » avant de disparaître du magasin de jeux vidéo : Ce soir là j’étais Ryo Saeba , pas Densha Otoko ! ( Densha otoko, c’est l’histoire d’un neuneu complètement NO LIFE fan de jeux vidéos et de dessin animé qui traîne souvent à Akihabara et qui décide d’arrêter d’être neuneu et de devenir normal après avoir rencontré une jeune fille……….. )




Donc, ce soir là, avec mon costume et ma cravate, je décidais donc d’éviter soigneusement le rayon jeu vidéo du « Sakuya » pour flâner au rayon des montres de luxe en compagnie d’autres salary men dans mon genre……..voila…….voila……..mais non j’ai pas de jeu PSP dans ma poche ni de goods FFXII de geek………….suis pas un nerd……rien à voir !


Je suis rentré dans la gigantesque poste de shinjuku ouverte très tard le soir. Une poste sur plusieurs étages dans un immeuble de verre. J’ai jamais compris où commençais la file d’attente, on verra plus tard pour les cartes postales.

A un moment, j’ai tourné dans une petite rue très étroite. Un endroit qui cassait complètement l’ambiance clinquante des grands immeubles et des boutiques de luxe. Pas un touriste, que des gens du coin. La rue avait l’air assez glauque. Y a des moment dans la vie où vous comprenez très vite que vous n’avez rien à foutre là………….j’ai fait quelques pas avant de faire demi tour.

Après avoir fait le tour, j’arrivais enfin sur la place du studio Alta, la place où kaori makimura
Distribue des tracts pour l’agence City Hunter !






Rhaaa ! Un écran géant de très bonne qualité diffuse des pubs et des clips, il ressemble vraiment à l’écran de la BD…….j’y suis en vrai !!! Sur la place, beaucoup de couples, normal, c’est le White Day ( Au japon, à la St Valentin, les filles offrent des chocolats aux garçons, et 1 mois plus tard, le 14 mars, le garçon offre un cadeau à la fille et/ou l’invite à sortir.).



Je suis resté assis un moment à regarder l’écran et j’ai balayé du regard la place…….retour à la réalité, Ryo Saeba a du plomb dans l’aile : C’est ça le « MY CITY » ?



C’est vrai, j’en avais entendu parler, c’est fini les années 80, le MY CITY allait être rebaptisé et les jolies lettres à sa surface (symbole du japon éclatant pendant la bulle économique) avaient laissé leurs places à une bâche inesthétique.


C’était plus les 80’s, j’avais plus 16 ans. Je ne rentrais plus dans mes fringues d’ado et la réalité ne rentrait plus dans mes rêves de gosse. J’étais peut être arrivé avec 14 ans de retard.


Heureusement, l’intérieur du MY CITY avait encore gardé ses inscriptions et son lettrage, j’y ai un peu traîné (Je n’ai pas essayé de retrouver les tableaux où les annonces XYZ de ryo saeba étaient inscrites, je savais qu’elles n’existent plus depuis bientôt 10 ans), des boutiques de luxe et des pianos bar en hauteur. Rien de palpitant, Un français de 30 ans venait aux funérailles du city hunter……….c’est pas grave, y’a toujours chez moi un gamin de 16 qui le gardais au chaud au fond de sa bibliothèque.


Retour à Asakusa, sans me perdre cette fois (Je l’avais déjà fait à Shinjuku, j’avais fait mon quota pour la journée), j’aimais de plus en plus ce quartier.

J’avais assez vu de touriste pour ce soir, j’avais envie d’un resto japonais pour les japonais où je serais le seul Gaijin qui traîne, j’avais encore envie de me perdre mais sur un autre plan.
Je suis passé par des petites rues et là je suis tombé sur un petit resto de Ramen bien isolé, le dernier endroit qu’un touriste irait chercher.


Je me suis installé au comptoir comme un vrai et j’ai commandé un Païco ramen.
Un jeune salary man très kakkoï (cool, classe, etc.…y a pas d’équivalent en France pour ce mot) tout droit sorti d’un Drama vint s’installer à coté de moi. Total ambiance….le bonheur !

10 minutes plus tard une guide japonaise suivi de son troupeau de 15 américains envahit le resto……….grosse chute d’ambiance…..pour moi…..eux ils avaient l’air contents…..

Une cliente s’est approchée de la patronne et lui a glissé en japonais : « Vous avez beaucoup d’étrangers ce soir. » A ce moment là, je me suis tourné vers elle et je lui ai fait un grand sourire en la saluant. Elle m’a répondu par un rire un peu gêné…….
La patronne : « Ah ? Vous parlez japonais ? »
Moi : « Un peu… » (Tu crois que j’ai commandé mon plat en faisant du morse connasse !)


Enfin bon, c’était pas grave, je suis sorti du resto bien rempli et c’était le principal, en rentrant je suis passé devant l’immeuble de la société Bandai, il est sympa et joliment décoré, j’ai pris des photos pour mon fils.


Je suis rentré vers minuit à mon hôtel, j’ai pris ma douche en essayant de faire le moins de bruit possible, déjà que le matin ça résonnait assez fort, j’avais peur de me faire jeter avant la fin de mon stage.

Je me suis couché mais impossible de fermer l’œil, le froid m’avait salement abîmé les mains alors je me suis relevé vers 01H00 du matin pour acheter de la nivea au conbini……..ça c’est vraiment un truc que je regrette, pouvoir s’acheter de la nivea au milieu de la nuit, c’est assez agréable.

samedi, avril 08, 2006

Kodomo no yume 2eme partie 13 mars 2006





Lundi matin le réveil a sonné à 06H00, j’avais froid.
Un court instant je me suis demandé où j’étais, j’avais froid.
Je suis resté un moment accoudé dans le lit à me poser une question :
« Qu’est ce que je fous là ? »


« Pour qui je me prends ? Pourquoi j’ai eu besoin de faire ce stage ici ?
C’est n’importe quoi ! Tout le monde va penser que c’est juste un prétexte pour voyager pendant le temps du boulot ! Ton stage, tu aurais pu le faire à coté de chez toi ! »

Je repris mes esprits, il fallait se lever. Je tremblais dans le couloir pendant que je me rasais, au loin j’entendais le moteur d’un bateau sur la sumida.

Devant l’hôtel, j’ai pris le temps de faire tomber du distributeur un café chaud en canette, un « Emerald Mountain ». Cela fait partie des trucs excellents à Tokyo, il y a des distributeurs partout et on peut se faire un café chaud en canette dans le matin glacé.
(On pourrait planifier sa vie sexuelle avec ces distributeurs : Celui de capote, le distributeur de clopes pour après et celui de café pour rester en forme le lendemain matin.)
J’ai gardé la canette quelques instant dans mes mains pour me réchauffer avant de la boire en compagnie du Tanuki qui gardait l’entrée du Khaosan.




Et hop ! Direction la Toei Asakusa line, j’avais déjà tracé mon itinéraire à Paris : à la station Asakusa, je prends la direction vers Kuramae, je passe cette station et je m’arrête à Asakusabashi et là je me réfère au plan que j’ai pris sur le site du lycée.




10 minutes plus tard, je suis arrivé à la station Asakusabashi mais rien ne ressemblait à mon plan…..

J’ai alors tourné un petit moment autour de la sortie, impossible de repérer le « café de Léo » indiqué sur ma carte……

Je suis de nouveau entré dans le métro et je me décidais enfin à demander de l’aide à l’employé de la station à son guichet, mon plan étant en français et lui ne lisant pas les romaji, je lui traduisais les noms sur ma carte.
A un moment il a levé la tête vers moi.
« Là vous êtes dans le métro. »
Je fis oui de la tête
« La gare sur votre plan, c’est la gare de la JR (équivalant des trains et des RER en France), les sorties indiquées sont celle de la gare ferroviaire de Asakusabashi, en sortant d’ici, il faut tourner à droite. »

Je le remerciais chaudement et je reparti à la recherche de mon lycée. En sortant du métro, mon instinct me poussait à tourner à gauche, je le sentait vraiment comme ça malgré les conseils de l’employé du métro, ça me semblait logique Je tournais alors la tête vers la droite et je vis en grand le pont suspendu au dessus de la route avec marqué en grand dessus : « Gare JR à 100 mètres » Je pris le temps de maudire 15 secondes mon sens déplorable de l’orientation et j’entrepris de tourner à droite.

Petit arrêt au conbini « AM PM » pour prendre un « Alumin 7 » (un energy drink complètement interdit en France car il contient de la taurine mais qui fout la pêche) et je me faufile jusqu’au lycée franco-japonais de Tokyo.
Moins déprimé qu’au réveil mais plus nerveux.







J’ai été accueilli chaleureusement par l’équipe du LFJT. Le proviseur adjoint m’a laissé travailler de façon autonome, j’ai eu de nombreux entretiens et j’ai assisté à pas mal de choses utiles pour mon travail.
Je ne parlerai pas ici du stage que j’ai effectué là-bas, si mon travail vous intéresse, je vous passerai une copie de mon rapport de stage, cela dit, il y a une ou deux anecdote marrante que je signalerai peut être.

Ce premier jour de stage j’ai surtout beaucoup tourné dans l’établissement pour observer et essayer de ressentir l’ambiance du lieu. J’avais la désagréable impression d’être dans un mauvais épisode de l’inspecteur colombo : le gars un peu gauche qui pose plein de question et qui met son nez partout……..mon imper et ma cravate n’arrangeaient rien…..

Ce jours là, j’ai été reçu par le proviseur du LFJT, encore une fois,un autre monde, quand je suis entré dans son bureau il venait d’apprendre qu’il serait à la table de carole Bouquet au festival du film français. Je cherchais des infos sur le fonctionnement des lycées français à l’étranger, en 1 heure d’entretien il m’avait plus appris que des semaines de recherches sur Google, j’ai eu juste à prendre des notes. Un esprit de synthèse impressionnant, avec ce que j’avais noté durant cet entretien, je pouvais me permettre de reprendre directement l’avion pour Paris j’avais déjà tout ce qu’y étais nécessaire pour mon rapport.

Le midi je déjeunais avec le proviseur adjoint, le CPE et la secrétaire (Qui me flinguait du regard depuis mon arrivé, je savais pourquoi et ça me faisait marrer intérieurement mais je reviendrai sur son cas plus tard). Manque de chance pour moi, c’était la semaine de la francophonie au self et on avait droit à un plat d’un pays francophone par jours……aujourd’hui ratatouille……j’étais content de m’être tapé 10000 bornes pour ça.

Bon, à 16H00, j’en avais assez vu pour ma première journée et je prenais congé de mes ôtes.
En sortant, j’ai composé le numéro de téléphone d’Arnaud sur le petit téléphone public vert qui faisait face au lycée.
Arnaud est un de mes contacts sur Internet, un français qui vivait depuis 6 ans au Japon.
Je me suis brièvement décrit et il me donna alors rendez vous à la station de Akihabara, à la sortie de Denkigai (Electric town).


J’achetais alors mon billet pour Akiba et j’arrivais à la mythique station par le JR.
Alors vint la quête pour la sortie Denkigai car le problème au Japon est aussi au niveau des affichages……..la direction de la sortie est indiquée sur le quai puis plus rien pendant un bon moment alors on erre……..à un moment on retrouve le panneau tant recherché et on se précipite sans avoir pris le temps de remarquer que la flèche à coté du nom fait un arc de cercle indiquant donc « logiquement » que la sortie est dans votre vos et qu’il faut donc prendre l’escalator descendant même si sur celui-ci rien n’indique que c’est votre chemin…..vous suivez ?







Enfin bon, j’arrivais enfin à Akihabara sortie Denkigai, la Mecque des passionnés d’hi tech jeux vidéos, hifi et autres goods glauques pour amateurs d’anime pervers.
Encore une fois je me laissais grisé par les écrans géants diffusant en continu des bandes annonces de dessin animés avec son flot de robot géant et de niaises à grosse paire de lunette.
J’attendais mon contact en laissant passer les bandes annonces quand passa devant moi un type en uniforme de lycéen avec une banane blond décoloré à la Dick Rivers sur la tête le tout surmonté d’oreilles de lapin en peluche rose et suivi d’une queue de chat blanche attaché au dos de son uniforme, je le suivais du regard jusqu’à une jeune fille habillée en maid (costume de soubrette en noir et blanc) distribuant des flyers pour un café venant d’ouvrir : « Bienvenue à Akihabara !».




C’est à ce moment là qu’Arnaud est arrivé, nous nous saluâmes et je lui fis part de ce que je venais de voir.
« Oui, je l’ai déjà vu, il traîne souvent dans le coin, mais il y en a plein d’autres dans le même genre à Akiba. »

Arnaud est un type très sympathique, il m’a montré toute les boutiques intéressantes du quartier, que ce soit les jeux vidéos d’occases que les magasins de fringues originaux qui propose de la cagoule de terroriste à l’uniforme de maid en passant par l’uniforme SM en cuir avec casquette et pyjama pour adulte en forme de gros lapin…….
Les magasins de jouets pour collectionneurs et les salles d’arcade.
ON A PETE UN HIGH SCORE A HOUSE OF THE DEAD 4
Sur ce coup là on a été bons, on a flingué du zombie comme des pros, y a des japonais qui nous regardaient jouer.
Un grand moment de gunfight !!!

Ensuite, il a réussi à faire planter un UFO catcher devant moi, je savais pas qu’on pouvait faire planter ce genre de machine. Il avançait juste la pince pour la placer au dessus de la peluche et là…..biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip la machine s’est bloquée. Un employé de la salle l’a ouverte pour dépanner…….encore un coup des gaijin……..mais là, franchement, on y était pour rien……

Il m’a emmené dîner dans un restaurant de curry.
Il faut savoir qu’à Tokyo,contrairement aux idées reçues, on peux se nourrir pour peu de frais tant qu’on mange local et qu’on ne s’attaque pas à certains produits de luxe (le melon à 2000 yens = 15€). On peux manger un plat qui tient au corps toute la soirée pour une fourchette de 600 à 900 yens soit entre 5 et 8 euros.
A l’entrée du restaurant de curry, il y a un distributeur avec les photos des plats j’ai choisi le curry super fort, j’ai introduis mes 700 yens et j’ai reçu en échange un petit ticket avec le nom du plat choisi. Nous nous sommes installés au comptoir et nous avons donné nos tickets au serveur. Système simple pour une fois.

J’ai expliqué à Arnaud que ce qui m’inquiétait, c’est le fait de comprendre ce qu’on me répondait en Japonais quand je posais une question mais que dès que l’on me parlait spontanément, j’entravais que dalle……
Il m’a rassuré, comme quoi c’était normal d’avoir une compréhension contextuelle au début car je m’attendais à ce qu’on allait me répondre…..ça m’a quand même rassuré.
Un garçon charmant mais je sentais qu’il n’étais pas bien non plus. Pour son travail, cela faisait 6 ans qu’il vivait au Japon, mais maintenant, il était de nouveau transféré en France et il devait partir le jeudi suivant notre rencontre, il avait pris sur son temps, en plein déménagement pour pouvoir me rencontrer.




J’ai passé une agréable soirée en sa compagnie mais son spleen m’a renvoyé au mien, il m’a laissé à la station JR de Akihabara après m’avoir indiqué la direction de la station de Tsubuya line qui menait à Asakusa.
Seul à Akiba, la déprime est remontée très vite, j’ai marché le long de la gare et j’ai entendu de la musique.

Un guitariste et un clavier, qui avaient l’air aussi gelés que moi, jouaient une chanson triste devant la gare de Akiba, je me suis assis sur un muret et j’ai écouté leur titre.
C’était un moment un peu magique : ce groupe devant cette gare dans cette ville à ce moment précis, je ne saurais pas dire comment mais j’avais l’impression que tout allait parfaitement ensemble.



http://www.geocities.co.jp/harp_officialweb/

A la fin du morceau, j’ai acheté l’album qui était dans le carton devant eux, on a un peu discuté, ils m’ont demandé d’où je venais, je leur ai dit que j’avais aimé leur musique , ce fut un bref échange mais très sympa.






Tout ça ne m’avait pas remonté le moral et je rentrais à mon hôtel (En me perdant encore une fois bien entendu car la sortie de la Tsubuya line est de l’autre coté du quartier de Asakusa sinon c’est trop facile, heureusement, j’ai demandé mon chemin dans un poste de police qui m’a indiqué la direction du poste de police le plus proche de mon hôtel, mais bon, après j’ai retrouvé mon chemin tout seul…..) .Le sommeil vint encore une fois tout seul……. « Lost in translation » c’est que des conneries !

jeudi, avril 06, 2006

Kodomo no yume 12 mars 2006






09H00 du matin, le soleil brillait sur Narita j'avais dormi dans l'avion mais mon corps me disait que pour moi il était seulement 1 heure du mat'.
Une chose était sûre, un aéroport ça ressemble à autre aéroport, j'avais l'impression d'avoir dormi dans un avion ayant fait des tours avant de se reposer sur une autre aire de roissy. Seule chose qui change, beaucoup d'asiat.....mais y'en avait déjà beaucoup là où je traînais à Paris. Je me suis un peu traîné jusqu'au portes d'entrée et là j'ai vu mon premier écran géant haute définition dans le hall d'entrée et un clip du groupe B'Z qui passait devant mes yeux.....je commençais à réaliser où j'étais.

Je suis entré dans un tabac du hall pour acheter un paquet de chewing gum afin de faire de la monnaie pour le téléphone (maintenant que j’y pense, j’aurais aussi bien pu acheter une carte tout de suite mais sur le moment je n’étais pas en phase avec la réalité). J’ai mis 2 pièces de 100 yens dans l’appareil et je fis le numéro de mon hôtel pour entendre le propriétaire me dire qu’il ne trouvait pas ma réservation……….c’est pas grave, je lui ai dit que j’arrivais et qu’on ferais le tri sur place.

Je suis alors descendu dans le métro et c’est là que j’ai compris que j’avais changé de dimension…….le métro comme à Paris sauf que la direction n’est pas indiquée par la fin de la station, qu’il y a au moins dix compagnies différentes qui se partagent le réseau, qu’il faut payer à la station et que le distributeur était aussi simple d’utilisation qu’un scrabble en hébreux et je vous épargne le coté kanji qui rends le tout beaucoup plus drôle.

Il faut aussi savoir que sur la ligne keisei express, pour arriver à Asakusa, il faut changer à Aoto qui correspond à la station oshiage sur la ligne Toei asakusa line et que sur le quai n’est pas indiqué la direction mais le nom de la prochaine station.

Je suis donc descendu à Aoto bien sagement mais là, pas de couloir de changement, juste une sortie et une rame en face. J’ai pris mon courage à 2 mains et je suis allé voir le vieux conducteur qui était encore debout sur le quai :
- « Sumimasen, Asakusa ni ikitai desu. Kono densha…. »

Et lui me faisant un grand sourire et un geste d’accueil dans la voiture se met à hurler à la mort : « AH ! ASAKUSA !!!»

Il faut savoir que le vieux japonais parle….pardon….gueule assez fort à de nombreuses occasion : quand il veut affirmer quelque chose, quand il est content, quand il est bourré ou effectivement quand il conduit le train et que l’on va dans la bonne direction manifestement.

J’avais chaud dans ce train, j’étais le seul occidental assis à coté de jeunes pas super frais style fin de soirée et je regardais par la fenêtre. La végétation ressemblait beaucoup à celle de la France et j’avais l’impression d’être dans un train de banlieue classique mais en décalage, toujours cette autre dimension avec la fâcheuse impression que Rod Sterling allait débarquer derrière moi pour parler à la caméra.
Un groupe de jeunes fille en uniforme d’écolière m’a remis un peu dans le contexte, j’étais pas en banlieue est…….ou alors très à l’est……….

Il était plus de 11 heures quand je suis sorti du métro de Asakusa. Le vent soufflait. Etrangement ma première pensée fut pour mon père, j’ai réellement pensé à ce moment là : « Papa, si tu pouvais me voir, j’y suis enfin ».




Toujours en traînant ma grosse valise je vais jusqu’à mon hôtel et là………porte fermée avec un digicode……. « Check in from am : 09H to 11H / pm : 05H to 07H » ok……c’est pas grave, on va trouver un resto tranquille manger un morceau et faire le check in après……..mais elle est quand même encombrante cette grosse valise……

Je me suis alors arrêté à une cabine et j’ai appelé le proprio :
« Vous êtes dans le coin……c’est bon vous pouvez passez » Que Dieu bénisse le sens commerçant des asiatiques 

Le proprio est sympa, il me loue un placard de 3 mètres sur 2 mais il m’invite à venir régulièrement dans le lobby, à me servir d’un des pc de m’installer devant la TV et surtout question primordiale : « Vous aimez boire ? »
Moi : « Oui bien sur »
Et là il a eu un sourire jusqu’aux oreilles et il m a filé la carte de son bar le « twenty three » de l’autre coté du azumabashi, un verre offert tout les soir aux pensionnaires de l’hôtel Khaosan !!

Pauvre bonhomme, il a insisté pour porter ma lourde valise jusqu’à ma chambre dans cet escalier si étroit…..j’ai eu de la peine pour lui.

Une fois installé, j’ai pris ma douche, je me suis rasé et accessoirement coupé la lèvre supérieure dans une salle de bain plus petite encore que ma chambre ……si c’est possible et je suis sorti.




Première ballade dans Tokyo :
Je me suis promené sur le pont Azumabashi qui surplombe la rivière Sumida ( j’avais lu un roman qui portait le nom de cette rivière, l’ancienne histoire d’un jeune homme dont l’aimée devenait une Maiko, une apprentie Geisha et il savais donc que rien n’était plus possible entre eux et il venait promener son chagrin sur les bords de la Sumida), j’ai décidé de ma balader au bord de la rivière et là j’ai fait face à la réalité : fini les animés ou les dramas, première entaille dans le rêve d’enfant, un campement de tentes bleues s’étendait le long des berges, un campement de SDF, je n’avais rien à faire là.

Je me suis promené du coté du sensoji et je suis rentré dans un Conbini pour acheter une carte téléphonique internationale, j’ai posé ma question tranquillement au comptoir et là, le jeune à la coiffure pas possible qui me servait d’interlocuteur me répond par une autre question assez rapide avec accent non tokyoïte n’ayant aucune pitié pour mon japonais basique et rouillé par la non pratique en condition réelle…….blocage, je sentais que je commençais à le gonfler car je n’allais pas assez vite ………petite satisfaction personnelle : « Oui ! Je viens de faire 10 000 bornes uniquement pour te casser les couilles jeune con, d’ailleurs c’est mon métier ! »

J’ai repris mon calme, il voulait seulement savoir si je voulais une carte à 1000 ou à 2000 Yens.

Un peu vexé par cette demi défaite linguistique je change de conbini pour la suite de mes achats, c’est donc dans le Family Mart en face du métro que j’achetais ma carte téléphonique locale et un nécessaire à couture en me faisant comprendre sans problème par une jeune vendeuse moins pressée et plus compréhensive.

Je suis sorti du conbini et je me suis précipité sur la première cabine venue. 1er coup de fil à ma femme : répondeur……….2eme à ma mère : répondeur aussi ……..les gens vous oublient vite, loin des yeux etc.…..

3eme coup de fil à Kyoko et là surprise (Je n’avais jamais entendu sa voix, ça fait douze ans que l’on s’écrit et la seule photo d’elle que j’avais datait du lycée, inconsciemment j’avais toujours l’image d’une gamine dans la tête) ce n’est pas une voix de gamine qui me répond mais une voix de femme. Elle était très contente de m avoir au téléphone (enfin une voix amical dans ce pays lointain) et me donne rendez vous devant mon hôtel à 16h00.

Deuxième choc quand je l’ai vu arriver, ce n’était pas une de ces petites pouffe japonaise que l’on voit dans les clips ou dans les rues de Tokyo mais la femme japonaise. J’ai eu aussi une confirmation de ce que je pensais, elle vient d’une grande famille assez friquée de Kyoto. Sa façon d’être, de parler, de s’habiller, de se mouvoir…..une grande éducation…..la classe.
D’un coup, je me suis senti con, moi le beauf tout droit sorti du 93, j’avais l’impression d’être un gamin….j’osais même pas la regarder quand je lui parlais tellement j’avais l’impression d’être un paysan en sa présence.

Par ses lettres et ses mails, je savais déjà que c’était une fille sympa, en réalité c’est vraiment quelqu’un de bien. Elle est restée très naturelle, elle a tout fait pour me mettre à l’aise. Elle m’a fait visiter le kaminarimon, m’a appris la signification de l’encens et les autres rituels autour du temple. Ensuite elle m’a emmené à Ginza, un quartier rempli de boutiques de luxe où elle va souvent et où elle connaissait un resto sympa.
Je ne voulais pas trop faire mon paysan mais devant les écrans géants de Ginza, je n’ai pas pu retenir un « Wow ! », j’était Harrison Ford dans Blade Runner, j’étais 50 ans dans le futur, j’étais un papillon de nuit attiré par la lumière.
Nous nous sommes perdus dans Ginza, elle m’a confié se perdre souvent dans Tokyo et n’être peut être pas le meilleur des guides.



Nous avons tout de même réussi à trouver le restaurant et j’y ai mangé les meilleurs sashimis au monde, le poisson fondait tout seul dans la bouche.
Elle m’a posé une question importante : Est-ce que j’aimais bien boire ?
Décidément, j’adorais ce pays !
Nous avons alors commandé un saké jeune en cours de fermentation avec des bulles comme un vin mousseux, je savais même pas que ça existait mais il était bon, la preuve, j’ai oublié le nom.

Nous avons parlé de Marie-cécile, de mon fils (Elle lui a acheté une maquette de Gundam ), de Beuverie dont elle aime beaucoup le concept, de mes amis, de mon boulot……..Je n’ai réalisé qu’après qu’elle m’avait posé plein de questions et qu’elle ne m’avait pas parlé d’elle.
Elle a profité de mon absence pendant 5 minutes pour payer l’addition……..1 à 0 j’avais perdu la première manche !

En sortant je lui ai demandé si on pouvait se revoir juste avant mon départ et elle m’a alors proposé de se téléphoner le mercredi soir pour se revoir le samedi avant mon retour et on s’est séparé vers 23H à la station de la ligne Toei Ginza line.

Bon, j’ai pris la ligne dans le sens inverse et je suis descendu à la station suivante pour chercher le moyen de prendre le metro dans l’autre sens ……..je me suis perdu quoi mais bon j’ai réussi à retourner à Asakusa. J’ai marché jusque minuit environ, side effect du jet lag, je sentais une sorte de déprime monter. Ma femme et mon fils me manquaient le décalage était si important que je ne réalisais pas trop ce qui se passait autours de moi, je n’étais pas bien.
Je suis entré dans un conbini juste pour le plaisir d’entrer en pleine nuit dans un magasin ouvert 24H/24. J’ai juste fait un tour des rayons sous l’œil interrogatif du vendeur avant de repartir vers mon hôtel traînant mon spleen le long de la sumida.
J’ai réglé mon réveil, je me suis allongé, fade to black, la nuit est passée comme un battement de cil.