jeudi, avril 20, 2006

Kodomo no yume 5eme partie 16 mars 2006


Bon, jeudi, ça n’allait pas si mal que ça.
Juste un peu de flemme, j’avais déjà plein de documentation pour mon rapport, j’avais gratté des notes comme un porc les 1ers jours, j’avais décidé de lever un peu le pied.

Debout les campeurs, c’est le jour de la marmotte, tel Bill Murray, je me faisais mon remake d’un jour sans fin à Tokyo…mais sans Sonny and Cher.

Donc :

Petit coup de potion magique et j’étais reparti pour une nouvelle journée.
Cela commençait par être la routine : le métro, les observations, les notes prises sur mon carnet, le lycée franco-japonais, la secrétaire qui me sourit quand je la croise, les intercours, etc.… je m’intégrais bien à ce nouvel univers.

Merde, y a un bug dans la matrice, je reprends :

Petit coup de potion magique et j’étais reparti pour une nouvelle journée.
Cela commençait par être la routine : le métro, les observations, les notes prises sur mon carnet, le lycée franco-japonais, la secrétaire qui me sourit quand je la croise…..Là ! Vous avez remarqué, y a un truc qui a changé.

Il fallait que je vérifie ça, ça tombait bien il fallait que je prenne rendez vous avec le directeur du primaire le lendemain.

Je suis entré dans le bureau, j’y ai été bien accueilli. J’ai pris mon rendez vous, je l’ai eu avec le sourire.

Pas de doute, j’étais sorti de la quarantaine. Il aura fallu quand même 3 jours.

Explications :

La première fois que je l’ai vue le lundi matin, elle m’a balancé un regard hyper froid et elle a été plutôt désagréable chaque fois que j’ai eu à m’adresser à elle pour prendre rendez vous.

Etant plutôt réceptif à ce genre de comportement, j’ai compris la façon dont elle m’avait perçue et, loin de me vexer, ça me faisais bien marrer.

Mais bon, au bout de 3 jours, elle avait enfin compris que je n’en avais absolument rien à foutre de sa gueule et elle était subitement devenue plus aimable.

Situation de fin de quarantaine qui me faisait toujours bien marrer mais qui ne changeait pas grand-chose pour moi.

Ce jours là, j’ai réussi à décrocher mon rendez vous avec le primaire, j’allais essayer de choper la responsable en communication pour un entretien et j’avais la possibilité d’assister à un conseil de classe le soir.



J’ai un peu traîné dans la matinée et j’avais décidé de déjeuner à l’extérieur, ça m’éviterait
Le steak frite bien dépaysant au self…

Il y avait pas mal de vent et des nuages ce jour là mais le temps est assez changeant à Tokyo et ça ne voulait pas dire grand-chose.
Dans la matinée, une surveillante me fait :

- « Il va pleuvoir aujourd’hui »
- « Rahbon ? » (Nono style)
- « Les japonais c’est comme les grenouilles, quand ils ont un parapluie sous le bras, c’est sûr, il va pleuvoir. »

Enfin bon, le midi, je suis parti au conbini pour acheter un Onigiri au saumon et un café chaud en canette. Malgré le vent, il faisait quand même un temps pas trop moche et plus chaud que les jours précédents.
Je suis allé dans le parc public en face du lycée, je me suis assis sous un prunier en fleur… total ambiance…
J’ai sorti mon onigiri et là, grosse bourrasque : Je me suis pris 3 tonnes de sable et de poussière dans le dos…ok…

Un prof est passé à ce moment là pour accéder au lycée, il m’a regardé en se marrant :

- « C’est dommage, vous étiez bien là sous le prunier en fleur. »
- « … »

Je suis rentré pour prendre mon déjeuner dans le hall…


L’après midi, j’ai plutôt passé mon temps sur Internet, j’ai pris pleins de photos de mon bureau, de ce que je voyais par la fenêtre, j’ai loupé la responsable en comm’…..des trucs passionnants quoi…


J’ai donc assisté à un conseil de classe ce soir là jusqu’à 18H mais au moment de partir, un mur de pluie bloquait la sortie.

Un prof me fit :
- « Si t’attends que ça s’arrête, tu peux passer la nuit ici. »

Je n’avais pas de parapluie et on me proposa dans prendre un dans le hall mais bon j’ai pas osé, ce n’était pas encore dans mes habitudes.

Au japon, on peut acheter des parapluies pas chers à tous les coins de rue. Généralement, quand la pluie s’arrête, on laisse le parapluie sur le présentoir à l’entrée. Il n’est pas rare de poser son parapluie à l’entrée et qu’une autre personne le prenne en sortant.
Un prof me confia ne jamais avoir acheté de parapluie depuis son arrivée au Japon mais en virer une dizaine chaque année quand il fait du tri dans son appart…

Je me suis donc arrêté au AM/PM pour acheter un charmant parapluie en plastique translucide (comme les impers d’enfants de notre jeunesse) à 250 yens. Le vendeur du conbini enleva le plastique et me le donna prêt à l’emploi.

De la pluie, du vent, en France on appelle ça une tempête, au Japon, c’est juste un petit typhon.
Soirée foutue pour soirée foutue je suis rentré à Asakusa pour me laver et me changer. J’y ai croisé au lobby, les autres touristes que je ne croisais guère d’habitude, nous nous saluâmes poliment. J’ai entendu en montant l’escalier « secret agent »... C’était peut être parce qu’ils ne me voyaient jamais ou à cause de mon costard cravate… J’avais du mal avec eux. Un groupe d’américains pas méchant mais toujours en train de se moquer de la culture japonaise contemporaine : les chanteurs, les bandes annonces de film, les présentateurs de film. Tout ce qui ne rentrait pas dans le cliché touristique japonais était sujet à moqueries…au début, je souriais poliment, ensuite, ça m’a vite saoulé et j’ai évité le groupe.



Donc, j’ai pris ma douche, je me suis changé et je suis parti avec mon petit appareil photo.
En fait, quand j’ai visité les différents quartiers avec kyoko, déjà que je faisais bouseux, je ne voulais pas en plus faire le touriste alors, temps pourri pour temps pourri, je suis parti faire un safari photo.

J’ai donc recommencé mon périple sous la pluie et le vent (encore supportable) avec mon appareil photo et mon petit parapluie en plastique par le Kaminarimon. (Le temple du Dieu du tonnerre) avec les rues marchandes qui vont de la porte au temple et les décorations pour la fête des cerisiers en fleur (le Hanami) qui devait commencer la semaine suivante.

Je me suis arrêté pour acheter dans un des rares commerces encore ouverts pour acheter une kokeshi (poupée traditionnelle en bois) pour ma tante.

Je me suis arrêté à coté de l’encens pour en brasser vers moi, cela attire la richesse. Je suis enfin passé au temple faire un vœu.

Je suis ensuite reparti gaiement prendre ma ligne de métro préféré la toei ginza line.



Direction le quartier de ginza à la sortie mitsukoshi, il pleuvait de plus en plus fort, j’avais de plus en plus de mal à prendre les photos avec mon parapluie.

Reprise du métro, direction Roppongi cette fois. Une rame très classe, très futuriste avec des pubs en vidéo au dessus des portes.
A la sortie du métro, un écran géant diffusait la bande annonce du drama « Ai to shi wo mitsumete » (Face à l’amour et à la mort) : elle a pas fini de chialer ce week end la ménagère…

Et là, un putain de vent s’est levé, la tempête en France, c’est un truc de tarlouze.
J’ai fait un max de photo en un minimum de temps, au moment où mon parapluie s’est plié dans ma main, j’ai compris que je devais peut être y aller.

Je suis rentré dans le métro de Roppongi trempé jusqu’aux os mais avec une pêche terrible.
Je suis incapable de dire pourquoi mais me prendre autant de vent et de flotte sur la gueule m’avait transmis une sorte d’euphorie.

Je me suis arrêté de nouveau à un conbini pour reprendre un parapluie, plus solide cette fois, un en métal à 450 yens et je me mis en tête de trouver un endroit sympa pour passer la soirée à Asakusa.

Je me suis mis donc en tête de trouver le bar du proprio du Khaosan : le bar twenty three.
J’ai beaucoup marché, mon plan à la main. J’ai marché jusqu’à ce que ce plan tombe en lambeaux dans les petites rues d’Asakusa. De plus en plus de vent, de plus en plus de pluie. J’ai croisé une fille en habits traditionnels qui sortait en courant de l’immeuble de Asahi pour gagner une voiture très classe avec chauffeur sans trop abîmer sa coiffure.
Et moi je marchais comme un con en luttant pour ne pas flinguer mon second parapluie.



Je ne sais combien de temps j’ai marché mais au bout de quelques tours, j’ai battu en retraite jusqu’à un resto de poisson au bord de la Sumida.

Je me suis assis trempé au comptoir. J’ai commandé au hasard un chankolapé (connaissais pas) et une bouteille de nihon saké. La serveuse m’a demandé chaud ou froid le saké…..après toute la flotte, j’ai pris du saké chaud.

Elle m’a apporté une petite bouteille style traditionnel avec le dé à coudre qui sert de verre.
Ça s’avalait tout seul, c’était doux, chaud et fort juste comme il faut.

Quand elle a posé le réchaud devant moi, je me suis sérieusement demandé ce qu’était un chankolapé et surtout, même si ça ne coûtait que 850 yens : Pour combien de personne c’était….j ‘ai repris un verre de saké…

Bon, j’ai eu peur pour rien, même si c’est un réchaud, c’était bien pour une seule personne.
En fait, le chankolapé c’est un bouillon avec des morceaux de poisson cru, un morceau de poulet cru, du tofu et des légumes. Le but du jeu est de faire cuire soi-même le tout sur son réchaud. Quelques verres de saké plus tard, le bouillon commençait à bien remuer mais ce n’était pas encore cuit alors j’ai essayé de baisser le feu pour laisser le tout mijoter pendant que je continuais le saké……j’ai baissé le feu ……encore un peu…TAC !

Merde, c’est éteint !

Bon, je tourne, je rallume mais le feu est trop fort et ça commence à trop bouillir…….j’essaye de baisser …..TAC !.....de nouveau éteint.

Après 2 ou 3 tentatives, la serveuse a eu pitié de moi et est venue s’occuper du réchaud.

- « Faut mettre le gaz moins fort. » Et elle baissa alors le feu, délicatement, sans problème.

Ok, j’ai repris du saké.

C’est pas mal le chankolapé, le bouillon est bon et le poisson était super frais….ça à du bon d’être sur une île.

A la fin du plat, je me suis levé….bon, j’étais debout c’étais pas mal, le monde tanguait dangereusement sous mes pieds. Je me suis avancé vers la caisse et alors là, ….mon Dieu…..J’ai regardé la pluie par la porte vitrée et j’ai balancé à la fille de la caisse en tendant mon billet de 10 000 yens :

- « Ame no yoru ga kirai. » (je n’aime pas les nuits pluvieuses)

Où avais je trouvé cette réplique de mauvais drama ? Même Hiroshi Abe n’en aurait pas voulu dans le script de « Trick ».

Elle a souri poliment…..

M’apercevant du ridicule de la chose, j’ai souris et j’ai balancé que j’avais trop bu.

Elle a de nouveau souri et m’a répondu :

- « Mais non, vous n’avez bu qu’une bouteille. »

Prends moi pour un con (encore, ça devenait une habitude…)

Je me suis doucement marré et j’ai tenté un retour en ligne droite jusqu’au Khaosan.

Je suis incapable de dire si je me suis endormi facilement ou non.

3 Comments:

Blogger DD said...

Yeah encore moi!!
bon alors note pour plus tard:
quand je serais à tokyu avec le président: boire une bouteille de saké chaud un soir de grande averse... ça me paraît être un bon plan!!!

20 avril 2006 à 19:34:00 UTC+2  
Blogger DD said...

évidemment je voulais dire Tokyo!!
Sinon Densha il à rien inventé!!
MA femme ça fait longtemps qu'elle sait que je suis un otaku... bon ok je vais me coucher...

21 avril 2006 à 02:16:00 UTC+2  
Blogger yukigami said...

On a jamais été des otakus, on a toujours eu une vie sociale.
Y a des photos qui le prouvent......trop de photos parfois. (Si certaines pouvaient disparaitrent...) ^^;

21 avril 2006 à 09:21:00 UTC+2  

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